Une sensation n’est jamais « la plus simple des perceptions » (Merleau-Ponty) mais l’opération de contracter sur la surface sensible d’un corps des trillions de vibrations. La qualité en sort qui n’est rien d’autre que de la quantité contractée, en vertu des nombres qui la gouvernent terrain.
Elle est donc une affection du corps par laquelle « la puissance de ce corps est augmentée ou diminuée, favorisée ou empêchée » (Spinoza). En ce sens, l’affect ainsi défini, est un autre nom de la sensation. Et comme telle, parce qu’elle s’en différencie par nature, elle ne peut être assimilée ni à « un état affectif » ni à une perception.
Une sensation est « un effet à haute tension » (J. Bastien) qui, obéissant à une forme de logique, advient toujours en des circonstances et un temps donnés. Tout affect est « chronique » lié à un temps qui est le marqueur et le repère de la sensation au cours des générations. espace- temps généalogique. C’est pourquoi cet instant présent de la sensation est la seule réalité pour le corps qui l’éprouve. Ch. 3 du livre